Cafés-récits

19.03.2020 | Par Felicitas Isler & Birgit Libiszewski | Les bibliothèques informent | Animations| Offre de la bibliothèque | Bibliothek Münstergasse

La Bibliothèque Münstergasse à Berne propose un cycle de discussion sur des sujets quotidiens.

Par Felicitas Isler & Birgit Libiszewski
Ayant suivi une formation d’enseignante, Felicitas Isler travaille depuis 22 ans en tant que bibliothécaire. A la Bibliothek Münstergasse, elle fait partie de l’équipe « Information & Formation ». Birgit Libiszewski est spécialiste en information documentaire. Après avoir travaillé à la Bibliothèque nationale et la Bibliothèque de la Ville de Bienne, elle a rejoint la Bibliothek Münstergasse où, depuis 2019, elle est membre de de l’équipe « Information & Formation » et responsable de la section « Salles de lecture ».
Samedi matin, 9h30, à la Bibliothek Münstergasse, située dans la vieille ville de Berne : six personnes se sont réunies dans la salle de conférence pour échanger sur la thématique « Mon cadre de vie ». Les participant-e-s sont assis-e-s en cercle, sur des fauteuils et des chaises confortables, au milieu une table avec un bouquet de fleurs.


L’animatrice souhaite la bienvenue aux personnes présentes et leur explique les règles à observer pendant les échanges. Par la suite, elle les invite à s’entretenir d’abord à deux sur le sujet de conversation retenu pour ce jour.  

Les cafés-récits comprennent une discussion guidée d'une durée d'environ une heure, suivie d'un échange libre autour d'un café ou d'un thé accompagné de biscuits. Au total, l'événement dure environ 90 minutes.
 

La mise en place d'un café-récits permet de réunir des personnes d'âges et de milieux différents qui ne se seraient peut-être jamais rencontrées ailleurs. En échangeant sur les divers sujets, les participant-e-s se mettent à réfléchir à leur propre situation. Et on constate que chaque personne a quelque chose à raconter, même si ses expériences lui paraissent peu spectaculaires et insignifiantes. Ecouter est par ailleurs aussi important que raconter, car le fait d’écouter une autre personne est une expérience enrichissante et fait preuve de respect et de tolérance.

Pour que les échanges réussissent, on a recours à des discussions guidées et on demande aux participant-e-s d’observer une série de règles de communication. Ainsi, les personnes présentes apprennent qu’il est essentiel que les expériences rapportées et les histoires personnelles ne soient pas jugées et que personne ne doit se sentir obligé de révéler des détails intimes contre son gré. Autre règle importante : il est possible d'écouter les interventions des autres participant-e-s sans rien dire.

La Bibliothek Münstergasse propose des cafés-récits depuis septembre 2019. Les rencontres se tiennent une fois par mois, le samedi matin. L'offre a été lancée par Felicitas Isler, un membre de l'équipe Information & Formation (I&S) de la bibliothèque. Elle s'est familiarisée avec le format « café-récits » dans le cadre du CAS des recueilleurs et recueilleuses de récits de vie » proposé par l'Université de Fribourg. Plus tard, elle a suivi une formation d’animatrice auprès du « Réseau café-récits », qui offre également de nombreux documents utiles pour la planification et la mise en place de cafés-récits. Elle est soutenue par Birgit Libiszewski, un autre membre de l'équipe d'I&S.

Afin de réaliser des cafés-récits, on a besoin de peu de choses. Il faut disposer d’une salle et avoir le flair pour trouver des sujets de conversation passionnants, susceptibles d’intéresser un maximum de personnes. Parmi les thèmes explorés lors d’un café-récits à la bibliothèque Münstergasse, on trouve par exemple « Comment j’utilise Internet », « Mes lectures préférées » et « Mon cadre de vie ».
Il est judicieux que les animatrices préparent préalablement des questions qui permettent d’explorer différents aspects du sujet de conversation. Celles-ci peuvent par ex. porter sur les habitudes des participant-e-s (Êtes-vous plutôt une personne « sédentaire » ou déménagez-vous périodiquement ?), leurs relations sociales (Vivez-vous seul-e, avec des membres de famille ou en colocation ?) ou leurs besoins ou valeurs (Est-ce votre maison doit être un foyer pour vous ?). En abordant ces questions, on constate que même des sujets concernant la vie quotidienne offrent de multiples facettes sur lesquelles il est intéressant d'échanger.
 
Raconter-écouter-comprendre-réfléchir…
 
(Illustration placée sur le Site Web de la Bibliothek Münstergasse, Berne
 
Les cafés-récits à la Bibliothek Münstergasse jouissent d’une popularité croissante. Si, dans un premier temps, on ne comptait que 3 à 4 participant-e-s par séance, aujourd’hui, ce sont 5 à 7 personnes qui y participent. Et il y a des personnes qui fréquentent régulièrement cette activité.

Quoique certains sujets aient également suscité l'intérêt des hommes, on constate que la majorité des personnes présentes sont des femmes. En outre, la plupart des participant-e-s sont à la retraite ou célibataires. Autre constat : beaucoup de participants ne sont pas originaires de Suisse et il semble que le format convienne particulièrement bien à des personnes ayant récemment déménagé à Berne.

La séance consacrée à la thématique « Mon cadre de vie » donne lieu à des conversations animées et se révèle surprenante. Une participante, âgée d'environ 70 ans, rapporte qu'elle vit dans la maison d’une coopérative. Celle-ci est située au milieu de la vieille ville de Berne et offre à ses habitant-e-s une grande cuisine commune, un atelier et une chambre pour visiteurs qui sont tous les deux à la disposition de tous les membres de la coopérative. Une autre personne raconte qu'à presque 40 ans, elle a décidé de vivre en colocation alors qu’une troisième femme déclare qu’elle vit depuis 75 ans dans la maison où elle est née.

Au bout d’une heure, l’animatrice clôt la partie « officielle » et invite les personnes présentes à poursuivre leurs discussions autour d'un café ou d’un thé. Quelques participant-e-s profitent de la possibilité de pouvoir donner un feedback anonyme ou de présenter des suggestions pour de futurs cafés-récits. Et, en sortant, une « habituée » dit au revoir en ajoutant : « À la prochaine ».

Felicitas Isler und Birgit Libiszewski
Bibliothek Münstergasse, Berne

(Texte traduit par Gabriela Hammel)

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