Il y a de nombreuses raisons de créer un réseau de bibliothèques. Ainsi, les bibliothèques peuvent profiter de la reprise des données de catalogue d'autres bibliothèques et économiser ainsi du temps de travail. De plus, un catalogue collectif permet de faire connaître son propre fonds à un plus grand public. Un réseau de bibliothèques présente l'avantage de pouvoir effectuer des recherches dans plusieurs bibliothèques en même temps et d'élargir ainsi l'offre de documents. Lorsque le réseau est développé, les clients peuvent réserver des document en ligne, les emprunter et les rendre dans différentes bibliothèques avec la même carte de bibliothèque.
La plupart des bibliothèques scientifiques de Suisse se sont regroupées en 2020 pour former le réseau « Swiss Library Service Platform » (SLSP). Il n'existe pas un réseau national des bibliothèques de lecture publique comparable.
Le réseau RBNJ est l'un des trois réseaux de RERO+, auquel est également affiliée une bibliothèque du canton de Berne, la Médiathèque du CIP à Tramelan.
Plusieurs réseaux cantonaux et intercantonaux existent en Suisse romande auxquels les bibliothèques publiques peuvent s'affilier : Plus de 60 bibliothèques de cinq cantons ont rejoint l'un des trois catalogues collectifs de RERO+ (RERO ILS). Le canton de Vaud offre à ses bibliothèques publiques la possibilité de s'affilier au catalogue Renouvaud « Ecoles et lecture publique ». Dans le canton du Valais, les fonds de la plupart des bibliothèques publiques peuvent être recherchées dans les catalogues des cinq réseaux régionaux et dans le catalogue collectif valaisan. Et le Tessin a regroupé plus de 70 bibliothèques dans le catalogue « Sistema bibliotecario ticinese ».
La plupart des bibliothèques publiques ne travaillent cependant pas en réseau. Elles s'orientent en premier lieu vers la clientèle locale, qui fréquente la bibliothèque sur place. Elles voient peu l'avantage de collaborer avec d'autres bibliothèques. De plus, de nombreuses petites bibliothèques - plus que la moitié dans le canton de Berne - ont des logiciels de bibliothèque avec lesquels il n'est pas possible de se connecter à un réseau de bibliothèques.
Plus en plus de bibliothèques osent collaborer avec d'autres bibliothèques et former un réseau local ou régional de bibliothèques. Dans la plupart de cas, l'initiative vient d'une ou de plusieurs bibliothèques. Mais il existe aussi des entreprises de logiciels de bibliothèque qui encouragent leurs clients à créer un réseau.
Ainsi, Predata SA à Thoune soutient de nombreux réseaux de bibliothèques en Suisse alémanique. Thomas Glanz, de la direction de Predata, explique : « Les réseaux ont été initiés par Predata en tant que mesure de marketing, après consultation des commissions et des grandes bibliothèques. Au début, il s'agissait de donner la possibilité de copier les données de catalogue les unes des autres et d'économiser ainsi du temps et des ressources ». Et il ajoute que de tels réseaux purement Predata n'entraîneraient pas de coûts supplémentaires pour les bibliothèques. L'organisation et l'entretien sont pris en charge par Predata. Aujourd'hui, Predata gère dix réseaux de bibliothèques en Suisse. La plupart de ces réseaux proposent uniquement une interface de catalogue commune et la possibilité de reprendre les données du catalogue.
94 bibliothèques publiques participent au catalogue collectif du canton de Zurich, qui a été élaboré de Predata en collaboration avec la commission cantonale des bibliothèques du canton de Zurich.
Roman Sallin, Software-Ingénieur HES et fondateur de l'entreprise de logiciels pour bibliothèques AlCoda Sàrl à Berne, explique que chez AlCoda, les réseaux de bibliothèques sont toujours créés à l'initiative des bibliothèques. Le canton est parfois également impliqué. AlCoda propose différentes possibilités : Les réseaux dans lesquels toutes les bibliothèques sont équipés du logiciel NetBiblio d'Alcoda. Dans ce cas, divers services tels que le prêt, la réservation, la navette (prêt et retour dans différentes bibliothèques) et le paiement des frais via WebOPAC sont possibles à différents endroits. Ou alors, Alcoda propose des architectures de réseau pour des bibliothèques qui utilisent différents logiciels. Il cite l'exemple du catalogue collectif valaisans. Là, il y a naturellement moins de services possibles, car il n'y a pas d'interfaces standard pour le prêt. En ce qui concerne les coûts, il explique : « Les frais de licence sont en général pris en charge par les participants au réseau sur la base d'une clé de répartition. Lors de l'entrée dans un réseau existant, il y a en général des frais de migration. Les frais de support sont le plus souvent pris en charge par les différents participants. » Il cite comme exemple l'intégration de la bibliothèque de Beatenberg, dans l'Oberland bernois, dans le réseau de bibliothèques Oberland-Ost. Là, les coûts d'intégration uniques ont représenté un montant moyen à quatre chiffres et les coûts annuels pour la licence et l'hébergement ont été de l'ordre d'un montant moyen à trois chiffres.
Le réseau de bibliothèques NetBiblio Oberland-Ost dans l'Oberland bernois se compose de cinq bibliothèques.
Les avantages des réseaux de bibliothèques sont indéniables. Il existe également aujourd'hui beaucoup plus de possibilités techniques pour faciliter la collaboration entre les bibliothèques. Il s'agit maintenant de saisir les opportunités.
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